Prise en charge ostéopathique du frein de langue chez le bébé : avant et après frénectomie
- Thomas Romangas
- 28 oct.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 2 jours
Le frein de langue joue un rôle essentiel dans les fonctions de succion, de déglutition et plus tard, de parole. Lorsqu’il est trop court ou trop tendu, il peut gêner le bon développement du nourrisson et provoquer différents troubles fonctionnels.
L’ostéopathie intervient alors en complément du suivi médical et de la frénectomie (libération du frein) pour accompagner le bébé avant et après l’intervention.

Qu’est-ce qu’un frein de langue restrictif ?
Le frein de langue est une fine membrane située sous la langue, qui la relie au plancher buccal. Lorsqu’il est trop court, épais ou peu élastique, on parle de frein restrictif ou de frein de langue court (ankyloglossie).
Ce trouble peut avoir plusieurs conséquences chez le nourrisson :
difficultés de succion lors de l’allaitement (bébé qui tète souvent, s’endort vite au sein, tire sur le mamelon, etc.)
prise de poids lente
coliques, reflux ou ballonnements dus à une mauvaise déglutition d’air
fatigue maternelle et douleurs lors de l’allaitement
et, plus tard, troubles de la mastication ou de la phonation
Le rôle de l’ostéopathe avant la frénectomie
Avant une éventuelle libération du frein, une séance d’ostéopathie pédiatrique permet d’évaluer et de préparer le terrain.
L’objectif est de :
libérer les tensions mécaniques présentes dans la mâchoire, la langue, le plancher buccal et le crâne
optimiser la mobilité de la langue pour faciliter la succion et la déglutition
évaluer le diaphragme buccal et cervical, souvent en tension chez ces bébés
Un travail ostéopathique préventif peut parfois améliorer les symptômes et permettre de différer ou éviter la frénectomie, selon la situation clinique et en concertation avec les professionnels de santé (ORL, consultante en lactation IBCLC, sage-femme…).
L’après frénectomie : une étape clé à accompagner
Après la libération du frein de langue, le bébé doit réapprendre à utiliser sa langue correctement. Même si la restriction mécanique est levée, il subsiste souvent :
des tensions résiduelles au niveau de la mâchoire, du plancher buccal ou du cou
une habitude motrice compensatoire (bébé n’utilise pas encore pleinement sa langue)
parfois une irritation ou sensibilité locale liée à la cicatrisation
L’ostéopathe intervient alors pour :
assouplir les tissus autour de la zone opérée
aider à la bonne mobilité linguale et mandibulaire
améliorer le confort digestif (souvent perturbé après les tétées)
soutenir le retour à une succion efficace et indolore
Ce travail s’effectue en synergie avec les exercices buccaux prescrits par le praticien ou la consultante en lactation, afin de favoriser une bonne cicatrisation et une reprogrammation fonctionnelle complète.
Une prise en charge pluridisciplinaire
La réussite de la prise en charge d’un frein de langue passe toujours par une collaboration entre plusieurs professionnels :
ORL ou chirurgien-dentiste (pour le diagnostic et la frénectomie)
consultante en lactation (pour accompagner la succion)
ostéopathe pédiatrique (pour la mobilité et le confort)
parfois orthophoniste ou kinésithérapeute selon l’âge
Cette approche globale permet d’assurer un développement harmonieux du bébé, une alimentation plus fluide et une meilleure détente générale.
En résumé
Le frein de langue restrictif est un trouble fréquent, souvent méconnu, qui peut perturber la succion, la digestion et le confort du nourrisson. L’ostéopathie pédiatrique, avant et après la frénectomie, aide à libérer les tensions, optimiser la mobilité de la langue et favoriser un allaitement plus serein.
À Versailles, une approche ostéopathique douce et adaptée peut réellement accompagner le bébé et ses parents dans cette étape importante de son développement.
Thomas Romangas, ostéopathe à Versailles.


